*Today’s bonus post is dedicated to my French-speaking readers, because I know you are quite a lot out there. This book has not been translated into English yet, but I truly hope it will. I write this review because the author asked for it & because it was so good that I just could not. Truly, if this book comes to be translated, do not hesitate to read it. ♡
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« Où se rencontrent les morts si ce n’est sur les lèvres des vivants ? »
Jean-jacques fradet
Jean-Jacques Fradet écrit cette phrase vers la fin de son ouvrage, et c’est par cette dernière que je désire commencer ma chronique. A mon sens, c’est de loin cette si petite phrase qui représente le mieux le coeur même du livre que j’ai sous les yeux.
Pour celles et ceux qui ne sauraient pas encore de quoi il s’agit, je préfère vous laisser lire ce que l’auteur lui-même a à en dire sur sa page Facebook car il me semble qu’il parlera du contenu de son oeuvre mieux que moi. Ce que je peux offrir, cependant, et ce qu’il m’a demandé, c’est un avis.
Histoire et histoire, Mémoire de l’humanité et souvenir d’une famille.
Mon avis est éminemment positif, mais il n’est pas suffisant de le dire, alors expliquons. Ce livre raconte l’histoire de la famille de M. Fradet d’une manière qui, selon moi, mérite son paragraphe. La narration s’effectue en effet selon un savant mélange entre Histoire et histoire. La nuance est dans la première lettre de ces mots : l’Histoire, c’est l’histoire de la guerre, celle que l’on appelle souvent « Histoire avec un grand H » et l’histoire, c’est l’histoire d’une famille, une histoire personnelle. Ces deux histoires viennent collaborer au sein du livre et servent au lecteur une narration à la fois incroyablement scientifique et historique, et extrêmement poignante grâce à l’apport personnel de l’histoire de la famille de l’auteur. Ce savant mélange de l’Histoire et d’une histoire se voit notamment dans les chronologies, très nombreuses et détaillées : on voit tantôt un événement lié à la funeste montée en puissance du nazisme sous le régime de Vichy, puis suit la date d’une heureuse naissance pour la famille dont nous suivons l’histoire. Ainsi, l’Histoire avec un grand H est racontée au travers du prisme d’une histoire personnelle, et c’est bien la première fois qu’il m’est donné de lire un récit de ce type à propos d’un sujet aussi sérieux, aussi terrible que celui-ci.
Des formats narratifs variés servant un même propos.
Le plus grand point fort de ce livre, à mon sens, réside dans ses descriptions. Je ne vous parle pas d’innombrables descriptions à la Balzac, quoique je les apprécie, mais bien plutôt de descriptions originales. En effet, le livre est agrémenté de divers formats narratifs servant la description : documents officiels scannés et photographies d’époque en sont d’excellents exemples. Ce mélange entre textuel et non-textuel permet d’accentuer le rôle de « chronique » de ce livre. En effet, c’est la chronique d’une période, et la chronique d’une famille, ne l’oublions pas. Les documents officiels nous rappellent également l’horreur racontée au travers de la véracité de cette horreur. Oui, le texte semble être une fiction tant il est bien écrit, mais il n’en est pas moins le récit d’une funeste réalité.
Les descriptions sont d’ailleurs agrémentées d’une chose encore trop rare dans notre littérature : la musique. Non, il ne s’agit pas d’un livre musical (quoiqu’une playlist reprenant les titres cités soit proposée en fin d’ouvrage, vous permettant si vous le souhaitez de lire en musique) mais d’un livre citant des passages de chansons. Ces chansons servent le texte et sont si connues qu’une fois les paroles lues, elles restent inévitablement en tête. Ainsi, la vie à Belleville prend vie en musique. Cette mise en musique du texte donne une profondeur nouvelle à la description, la rend plus vivante et recréé une atmosphère.
Un livre accessible à tout intéressé, (presque) sans prérequis.
Je ne puis vraiment dire « sans prérequis » puisqu’il faut se sentir prêt à lire un tel texte. En effet, des massacres sont décrits et l’horreur vécue par la famille est palpable. Ainsi, mon seul conseil serait de ne commencer cette lecture que si vous vous sentez capable d’être confronté à la réalité.
Cependant, je ne pense pas qu’un immense prérequis historique soit nécessaire à la compréhension de l’ouvrage. En effet, tout est fait pour aider le lecteur : un plan de Belleville pour mieux se représenter la géographie de l’histoire, un arbre généalogique, une définition systématique des mots en langue étrangère et des acronymes, et plus encore. Ainsi, l’auteur tente d’effacer tous les freins potentiels à la compréhension.
Je dois bien avouer que mon côté académique a fortement apprécié l’appareil critique et ses remarques historiques ainsi que la bibliographie en fin d’ouvrage. Je pense pouvoir dire sans me tromper que M. Fradet a réussi son pari : faire revivre le souvenir de sa famille au travers du souvenir d’une époque marquant la mémoire de l’humanité.
PS : en achetant ce livre, vous aurez même accès aux recettes de sa grand-mère, ce qui peut sembler légèrement étrange à première vue mais considérant le nombre de recettes, l’investissement peut s’avérer alléchant !
Merci d’ecrire cette revue tres reflechie!
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Merci à toi pour ta lecture! 🌸
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